Il était une fois un club… 

 

Vous vous en doutez, le Embourg H.C. ne s’est pas fait en un jour. Tout a commencé en 1985. Au départ, il n’y avait rien. Petit à petit, le club s’est construit, grâce à la volonté d’une bande de copains motivés. Voici son histoire, en quatre épisodes.


Premier épisode (1985-1988) :

La création du Embourg H.C. : du champ de patates au synthétique

 

En réalité, notre club n’aurait peut-être jamais vu le jour si le Royal Standard Hockey Club n’avait pas été contraint de mettre la clé sous la porte. Car oui, l’histoire du Embourg Hockey Club prend racine sur la dépouille du Standard…  

 

En 1985, après plus de 60 années d’existence, la direction du Standard décide de supprimer la section hockey du club. Les adeptes de la crosse sont ainsi expulsés de la salle du Country Hall. En cause ? Des événements ont « secoué » la section Football du Standard, on parle d’une histoire de corruption. Quoiqu’il en soit, les hockeyeurs se retrouvent sans club.

 

Quelques joueurs partent au Li Toré et une fusion avec Verviers est envisagée. Ce qui ne réjouit pas certains joueurs de l’équipe 1ère Messieurs : « La plupart des membres avaient l’air d’accord mais on avait peur que ce soit une absorption… J’en ai parlé à Dominique Bronne (joueur au Standard) et on s’est dit qu’on allait créer un club à Embourg. Au départ, l’idée c’était d’avoir juste notre équipe messieurs », raconte Michel Salmon, ancien joueur. L’équipe doit redémarrer en division 4 mais qu’à cela ne tienne, ils y vont ! Sous l’égide de Dominique Bronne, le club d’Embourg est créé en 1985. Freddy de Hollain et Philippe Neuville font partie de l’aventure. Rapidement le club accepte d’accueillir toutes les équipes jeunes du Standard, la bande de copains se retrouve alors avec 140 joueurs à encadrer. La naissance du club fut d’autant plus difficile qu’il n’y avait pas de terrain !

 

Après avoir joué un ou deux matches sur le vieux terrain de foot du complexe sportif d’Embourg, les hockeyeurs se rendent vite compte que ce ne sera pas possible de continuer. Les joueurs  trouvent alors refuge dans les autres clubs de la région : le Li Toré, l’Old Club, Verviers et Huy. Ce n’était pas toujours facile à gérer…La commune de Chaudfontaine met ensuite deux prairies, situées à Beaufays, à disposition du club. « Un véritable champ de patates, il y avait des trous, voire des bouses de vache, on devait tondre nous-mêmes la pelouse », se souviennent les joueurs de l’époque. L’équipe 1ère, elle, jouera d’abord tous ses matches en déplacement puis à Huy. L’aventure dure deux ans, pendant lesquels les riverains n’hésitent pas à se plaindre du bruit causé par les matches de hockey, avant que la commune de Chaudfontaine et la Communauté française acceptent de financer la construction d’un terrain de hockey sur les ruines du terrain de football. En 1988, le terrain est inauguré à Embourg. Malheureusement, le club est endeuillé par le décès brutal de Dominique Bronne et de son épouse dans un accident de voiture. Pour rendre hommage à celui qui fut une véritable cheville ouvrière du club, les joueurs nomment le terrain « Stade Dominique Bronne ».

 

À l’époque, le terrain construit à Embourg fut une première en Wallonie : un synthétique sablé ! L’événement se retrouve d’ailleurs dans les colonnes de la presse locale… Et si, on vous l’assure, un jour, au niveau de ses infrastructures, notre club a été un véritable pionnier en la matière... C’est parti, l’Embourg HC était sur les rails et bientôt le petit club liégeois, nouveau venu dans la région allait imposer son matricule au sein du hockey belge !

Deuxième épisode (1988-1992) :

Le petit nouveau grandit jusqu’à la consécration

 

1988. Après avoir connu quelques déboires pour trouver un lieu où laisser s’exprimer leur talent, les hockeyeurs d’Embourg inaugurent le nouveau terrain, qui porte désormais le nom du fondateur du club : Stade Dominique Bronne. 

 

Le terrain, qui a vu le jour grâce à la Communauté française, à la Commune, et aux apports financiers de la société Etilux chapeautée par Didier Bronne, va donner au club un fameux coup de fouet. Les jeunes joueurs affluent. Il faut trouver des entraineurs, des comités de parents… Certains s’impliquent mais ils ne sont pas assez, les ainés accompagnent ainsi les équipes jeunes en déplacement. Parfois, en n’ayant pas beaucoup dormi la veille…« Je me souviens du premier match des Minimes, racontait Freddy de Hollain, président d’honneur du club. Je les accompagnais au Wellington mais les adversaires n’avaient pas d’équipe. On leur a dit « Débrouillez-vous, c’est leur premier match, il faut qu’ils jouent » et ils ont joué, mais je ne me souviens plus du score ! ».

 

Du côté des équipes seniors, on s’organise aussi. Outre l’équipe Première Homme, une équipe Dame et une équipe Mineure complètent le tableau. La Première bénéficie des entrainements de Paul Vranckx, ancien coach de la Gantoise. Rapidement, l’équipe Première passe de la division 4 à la division 3. « La montée s’est jouée entre Verviers et Embourg, se souvenait Freddy. Verviers avait convoqué la presse, préparé le champagne, mais on a gagné. Je n’oublierai jamais le goal de la victoire ». Autre fait d’importance à l’époque : certains joueurs d’expérience, issus du Li Toré, viennent rejoindre les rangs du Embourg H.C., avant que le Toré ne mette la clé sous la porte.

 

Suite à la saison 90-91, l’équipe Hommes termine en tête du classement en division 3 nationale avec 41 points sur 44. L’équipe Dame, quant à elle, monte également de division et évolue, à partir de 91, en division 2. Cette année là, le club d’Embourg compte près de 250 membres, don 150 jeunes, pour 13 équipes. Les saisons en salle remportent un franc succès où les Hommes et les Dames évoluent en Division 1. À cette époque, Embourg lance également une nouvelle politique au niveau des partenaires commerciaux, en organisant une série de conférences sur un thème sportif avec des invités de haut niveau.

 

Mais c’est l’année 1992 qui marquera véritablement la consécration. Nous sommes en mars précisément, la Première Homme a encore trois matches à disputer avant la fin de la saison. Embourg, en tête du classement, rencontre le Daring, à domicile. Si les Liégeois emportent la rencontre, ils s’assurent une place en D1 (division la plus haute à l’époque)! Ce jour là, la radio, la télévision, la presse sont présentes au bord du Stade Dominique Bronne. Sous le regard de 500 supporters (d’après les journaux de l’époque), Embourg s’impose face aux Bruxellois : 2-0. La Première Homme accède alors à la division 1. Un souvenir qui est resté gravé profondément dans la mémoire de Freddy : « Je me vois encore traverser le terrain, les bras en l’air ! On était fiers ! ». Du coup, il parait que la troisième mi-temps n’a pas était triste… « Ça a été drôlement fêté, les joueurs lançaient de l’eau à terre dans la cafeteria et se jetaient pour glisser, puis ils ont été dans la piscine (NDLR : Et oui, déjà à l’époque…), on a dû payer les travaux de nettoyage, racontait Freddy.  Le lendemain, quand je suis entré dans mon bureau, il y avait des ballons blancs et bleus accrochés. J’ai même fêté cette victoire avec un de mes gros clients à Bruxelles. Dans ces moments là, on est vraiment heureux ! ». Deux semaines après cette victoire, Embourg décroche également le titre de champions de D2. Quelle ascension !

Malheureusement, malgré son niveau, la Première Homme ne parviendra pas à se maintenir en D1. « Notre jeu était au top pendant la première phase du championnat, on a encaissé une seule défaite. On a affronté le Dragon, le Léo, les grosses équipes de l’époque…, se rappelle Bernard Schyns. On a terminé 7ème à la mi-saison et le règlement de cette année là voulait que les six premiers se maintiennent en D1 et se disputent le titre tandis que les six derniers jouent pour se maintenir. On a perdu beaucoup de matches par la suite, et on est redescendus en D2 ». Quoiqu’il en soit, en six années, les Hommes ont gravi tous les échelons du hockey belge pour jouer parmi l’élite. Les joueurs de l’époque ne sont pas prêts de l’oublier et le président de l’époque non plus : «  Quel beau parcours, avec une solide équipe ! ». C’est sûr ! Et le club d’Embourg allait encore faire parler de lui puisque bientôt ce sont les Dames qui allaient prendre le chemin de la D1 ! La suite au prochain épisode…

 

 

Troisième épisode 

Les Embourgeoises au sommet (1993-2000)

 

Alors que nos hommes reprennent le chemin de la division 2 après avoir prouvé que le Embourg H.C. pouvait rivaliser avec les meilleures équipes du hockey belge, l’équipe Dames, de son côté, gravissait les échelons petit à petit. Retour sur le hockey féminin embourgeois…

 

À l’heure actuelle, notre club compte quatre équipes Dames. Si la jupe se porte plutôt bien aujourd’hui à Embourg, les filles ne se sont pas toujours bousculées au portillon pour manier la crosse. Durant de longues années, il n’y a eu au E.H.C. qu’une seule équipe féminine… N’empêche, à l’époque, quelques demoiselles ont mené la vareuse- heu… la chemise- blanche et bleue jusqu’au somment…

 

Créée au milieu des années 80, dans la foulée du Embourg HC,  l’équipe Dame se hisse tout doucement en D3, puis en D2 et au terme de la saison 92-93, nos filles savent que la consécration est à portée de main. « On savait avant la fin du championnat qu’on monterait en D1, se souvient France Dubois, joueuse au EHC. Il y avait des niveaux différents dans l’équipe, on n’était pas très nombreuses mais on était super soudées, on se battait comme des lionnes sur le terrain, on avait un super bon physique et notre jeu collectif était vraiment bon ! » Les filles se maintiennent au top durant trois années, malheureusement, la saison 95-96 se clôture par un retour en D2. « Le niveau de jeu en D1 s’est amélioré, le règlement pour les montées et descente a changé, poursuit France. Mais en D2, on était dans le haut du classement ». Le retour en D2, définitif ? Non ! Super hargneuses, les dames continuent à regarder en direction de la D1 (rappel : il s’agissait, à l’époque, de la division la plus haute) et les efforts fournis allaient bientôt porter leurs fruits.

 

Nous sommes le Dimanche 2 mai 1999 et les dames d’Embourg s’apprêtent à jouer le dernier match de la saison, contre le Pingouin. Les Nivelloises sont premières au classement, Embourg est deuxième. Si les blanches et bleues remportent la victoire, elles renouent avec la Division 1 ! À l’époque, Joëlle, joueuse à Embourg avait écrit un petit résumé du match dans le Tambour (ça ne s’invente pas). Un exemplaire de celui-ci a été précieusement conservé. Morceaux choisis : « A 2h15 et 15 cigarettes plus loin, Fred (NDLR : coach des Dames) fait le briefing. Toutes les filles sont concentrées et écoutent religieusement (…). Les arbitres sont là, les adversaires également avec leur car de supporters très motivés, tout est prêt, on va pouvoir commencer. Nos supporters sont là également (d’abord en petit nombre mais quelle assemblée il y aura en fin de match !!). Détail important : il faut chaud, très chaud… (…) Les dix premières minutes nous offrent deux ou trois belles occasions que probablement l’enthousiasme empêchera de rentrer dans le goal. Les adversaires auront également quelques avancées dans nos 25 sans être très dangereuses. À la mi-temps, c’est toujours 0-0 (…). Briefing dents serrées, à l’abri du soleil, on remet les pendules à l’heure et on y va. Après dix minutes de jeu, c’est le premier but libérateur. Centre de je ne sais plus qui, Christine touche la balle devant la gardienne et plouf, au fond des filets. On saute en l’air, cris de joie, mais ce n’est pas fini. Les spectateurs en masse applaudissent. Je sens que le Pingouin encaisse mal le choc. On presse, on presse et rebelote, après 10 minutes, un second but de Cathy ou Christine. Notre public exulte, le Pingouin enrage. Il reste encore 15 minutes mais le Pingouin s’enfonce de plus en plus. Bref, nous tenons le score malgré quelques attaques adverses mais la défense était là… Coup de sifflet final, libérateur, tous les sticks volent en l’air, on remercie les adversaires, les arbitres pendant que la première bouteille de champagne saute. Une armada de petits enfants, bouquets de fleurs en main envahissent le terrain pour les offrir à chacune des joueuses. Merci entraineur/coach (…) » Pour la petite histoire, je sais, de source sure, que la troisième mi-temps ne fût pas triste, héhé.

 

Les dames ont fini par redescendre en D2 et n’ont plus jamais évolué en D1 mais  du haut de mes 11 ans, j’ai assisté à ce match contre le Pingouin et je peux vous assurer que le moment du coup de sifflet final reste bien gravé dans ma mémoire. C’est le genre d’image qui donne envie de se donner à fond dans son sport, de viser toujours plus haut et bien sûr de garder un esprit d’équipe à toute épreuve…

 

Épisode 4 :

EHC : 433 membres au compteur

 

Si nos équipes fanions n’ont plus jamais flirté avec la plus haute division, si notre terrain paraît tellement désuet aujourd’hui, notre club n’est surement pas en reste, le E.H.C. a été marqué ces dernières années par un enthousiasme à tous les niveaux !

 

Après quelques années affectées par l’absence des dames à Embourg, une bande de filles, chapeautées par le jeune (à l’époque, huhu) Nicolas Philips, actuel président  du club, redonne un coup de neuf au hockey féminin en créant une nouvelle équipe en 2003. « On était à un nouvel an à Embourg fin de soirée, raconte Valentine Bourlet, ex-joueuse. En boutade j’ai proposé à Nico de relancer une équipe dames à Embourg. J’avais déjà fait du hockey à l’Old Club et j’avais envie de faire un truc cool avec mes copines. Le lendemain, il m’a rappelée, j’ai ramené Célin, Steph Guiss, Méla… On s’est entrainées quelques mois puis on s’est lancées dans le championnat. Le primer match était à mourir de rire. C’était folklore, on partait jouer sans avoir dormi. Nico avait réussi à mettre une super ambiance. Quelques anciennes ont rejoint le groupe, elles ont amené un bon niveau et avec la rigueur de Nico, ça a payé sur le terrain ». L’équipe accède à la D3 au terme de la saison 2005-2006, elle grimpe encore un échelon en évoluant en Division 2 en 2009. Entre-temps, en 2008, une bande de copines, presque toutes novices dans l’art de manier le stick, crée une deuxième équipe dames. Dans la foulée, un troisième noyau de joueuses, plus expérimentées pour la plupart, prend vie. Le hockey suscite l’engouement dans la région puisque cette année, c’est une quatrième équipe féminine qui a disputé son premier championnat ! Et alors que certaines ont tiré leur révérence, de nouvelles joueuses sont venues étoffer le noyau de l’équipe Première Dame, qui a rempli son objectif l’année dernière : atteindre la D2 et la finale de la coupe du Président.

 

 

Et chez les jeunes aussi, la jupette a la cote ! Le club compte actuellement 4 équipes jeunes féminines. Du côté des garçons, les équipes sont également de plus en plus nombreuses ! 9 équipes  au total ! Ce qui demande toujours un encadrement plus important. Chez les seniors, une nouvelle équipe Hommes s’est encore créée il y a peu. Une bonne vingtaine de mecs se sont laissés, eux aussi, tenter par le nouveau sport à la mode. Le club totalise donc aujourd’hui quatre équipes mineures.

 

Au début des années 2000, le club comptait environ 150 membres, 3 équipes jeunes, une équipe dames et trois équipes hommes (Première, Réserve, Mineure). Aujourd’hui, nous sommes 433, avec 5 équipes hommes, 4 équipes dames et 13 équipes jeunes… En dix ans, le nombre de membres a donc presque triplé. Pas mal… Et comment ne pas souligner la mise sur pied, il y a un peu plus de deux ans maintenant d’un nouveau noyau pour l’équipe Première Hommes, qui évolue cette année en D2 !

 

Ces dernières années furent également marquées par un engouement au niveau évènementiel avec la création d’un tournoi intime à Pâques et le retour du Challenge Dominique Bronne. Autre événement d’importance : l’arrivée de Nicolas Philips à la présidence du E.H.C., il a permis de redynamiser le club, qui nourrit d’ailleurs des objectifs d’envergure pour les années à venir. Notamment, la création d’un terrain semi-mouillé à Bleurmont. Il y a également la volonté, dans un futur proche de créer un club house afin de développer un véritable esprit de club ! Bien sûr, le club souhaite pérenniser les événements qui l’animent, avec toujours une plus grande participation de la part de nos membres.

 

Un dernier élément, et non des moindres, le E.H.C. a vu, cette année, la mise en place d’un comité sportif afin de donner à notre club une orientation sportive claire. Dans le même esprit, Dominique Havelange prendra en main, dès la saison prochaine, la gestion des équipes jeunes. Pour encadrer encore plus notre école des jeunes !

 

L’histoire de notre club est loin d’être achevée. Longue vie au Embourg H.C. !

 

Julie